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Green Open Data : adopter une démarche de maîtrise d’impact intégrée à la stratégie d’open data des collectivités

L’expression « Green open data » renvoie au fait de responsabiliser sa relation à la donnée et plus particulièrement à la donnée ouverte.

Mais qui fait de l’open data aujourd’hui et pourrait être intéressé par cette notion de sobriété ? Ce sont les collectivités, les métropoles, certaines entreprises ou organisations et ainsi toute une offre de services associée qui est concernée. Dans le top 5 des secteurs qui sont à la fois producteurs et consommateurs de données on retrouve les équipements et infrastructures, les services administratifs, les transports, l’environnement ou encore les applications autour de la citoyenneté.

Jean-Marie Bourgogne précise : « Les données sont très peu normalisées. Ainsi ce sont des données peu qualitatives et peu interopérables. On les stocke mais si on s’en sert pas, cela n’a aucune utilité”. C’est l’un des points de départ de la réflexion sur l’usage de la donnée : normaliser la donnée permet d’en faire l’économie et ainsi d’adopter une démarche plus responsable. 

Les réflexions autour du green IT sont légion mais le sujet de la green data est moins abordé. C’est face à ce constat que l’équipe d’Open data France a souhaité venir compléter le travail réalisé sur le numérique responsable et notamment le Guide de bonnes pratiques numérique responsable pour les organisations, en renforçant la partie relative aux données encore trop timide.

1ère étape, identifier et lister  les facteurs d’impact, qu’on pourra classer en 2 grands pôles  : la fabrication et la consommation électrique

  • Fabrication des équipements
  • Consommation électrique des équipement
  • Consommation électrique du réseau
  • Consommation électriques des centre informatiques
  • Fabrication des équipements réseau
  • Fabrication des équipements et des centres informatiques (serveurs)


Notons que les datacenters représentent 10% de la consommation totale d’énergie mondiale et cette consommation pourrait grimper  jusqu’à 13% peut être plus tôt que prévu.

Le cadre légal évolue pour endiguer cette consommation de matériel et de service. La nouvelle loi REEN pour la Réduction de l'Empreinte Environnementale du Numérique en France adoptée en novembre 2021 oblige désormais les communes et leurs intercommunalités de plus de 50 000 habitants à mettre en place une stratégie et vise à sensibiliser à la réduction de leur empreinte.

Il existe ainsi quelques actions simples à mettre en place pour limiter l’empreinte du numérique : 

  • Maîtriser et réduire le renouvellement des équipements
  • Développer une politique d’achats publics responsables
  • Éco-concevoir ses services numériques
  • Réduire voire renoncer à certains usages et/ou déploiements. 


C’est ce dernier point  qui aura le plus d’impact mais qui est aussi celui qui est le plus discuté, précise Jean-Marie Bourgogne.

Inspiré par le référentiel numérique responsable produit par la MiNumEco et l’INR, OpenData France a mené une grande enquête auprès de 30 collectivités territoriales afin de comprendre comment limiter l’impact environnemental des services Open data.

Il a d’abord fallu revenir aux fondamentaux et questionner le besoin initial en évaluant l’opportunité de la publication des données et prioriser ; en faisant le choix des données les plus importantes en fonction de leur avantage social ou leur potentiel pour favoriser l’innovation et en publiant en priorité des données de qualité,  utilisée, normalisées, adaptées aux usages, et documentées.

Voici les 10 bonnes pratiques issues de l’analyse du cycle de la donnée : production - publication - utilisation - archivage. Chacune est assortie d’un process et d’indicateurs de performances pour mesurer l’impact.

  • Engager et conduire une démarche « donnée ouvert et responsable » pour mieux coordonner et diffuser ces pratiques en interne 
  • Prioriser la publication de données selon leur intérêt (démocratique, environnemental, économique, social…) et faire des choix pragmatiques
  • Standardiser la donnée pour assurer sa réutilisation au maximum
  • Documenter précisément les métadonnées pour faciliter la gestion et la réutilisation des données
  • Proposer une granularité et emprise temporelle et géographique adaptée pour limiter les flux et les téléchargements de données non nécessaires
  • Réduire le volume unitaire des données pour limiter le stockage des données et le flux d’échanges
  • Proposer un accès aux données par API pour faciliter la récupération de données dynamiques et réduire les données transmises
  • Faciliter la découvrabilité des jeux de données et limiter leur duplication (référencement sans copie)
  • Mettre en place une politique d’archivage pour garantir la pérennité des données (pas de tag archive)
  • Contrôler l’hébergement des données grâce au code de conduite européen pour les centres de données

Les indicateurs de mesure pour outiller les collectivités sont en cours de finalisation. Restez à l’écoute !

Vous pourrez retrouver l’étude et plus de détails sur le sujet des green open data sur OpenDataFrance dans le projet Green Data.

 

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